Antitaff

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Le travail n'est pas la santé!

Toi qui ne crois pas que le sens de ta vie passera par ton taff, toi qui négocies une rupture conventionnelle pour aller voir ailleurs, toi qui ne vis pas qu'à travers l'objectif de "faire carrière", toi qui négocies pour 5h de télétravail face à l'inflexibilité de ton employeur et toi qui souhaites moins de place de l'emploi dans ta vie voir l'abolition du travail. Ce sous est pour toi.

Ce sous est le pendant de r/antitaff mais sur jlai.lu!


Règles

  1. L'humour est le bienvenue

Le format mêmes/moimoi, impressions d'écran, BD humoristiques sont bienvenues.

  1. Soyez respectueux·se

Pas d'insultes, discrimination, sexisme, ... (mais c'est déjà dans les règles globales).

  1. Pour poster

Veillez a ce que votre publication soit lisible. Mentionnez les sources, traduire si c'est en anglais, ajouter un minimum de contexte (surtout si paywall), ...

  1. Troll... Va troller ailleurs!

Interdiction de poster des contenus et commentaires provocateurs dans le but de semer inutilement la discorde.

  1. La modération refuse toute invitation de la presse

Règle due a une interview de la part de foxnews d'un membre de la modération de r/antiwork


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Cette communauté à la prétention d'être une prise de recul du travail et de son omniprésence dans nos vies.

Si l'on remonte dans l'histoire, le terme "travail" vient du latin "tripalium". Oui, un instrument à trois pieux est utilisé par les maréchaux-ferrants est utilisé par extension par les romains pour punir les esclaves.

Ceux qui ont décidé que nous devions sacrifier notre temps à "être productif" méritent l'échaff*** (auto-censure pour éviter d'appeler à la violence).

Ces "bullshits jobs" (pour la plupart) auxquels nous devons adhérer jusqu'à au moins nos 65 ans... (Sachant que l'espérance en bonne santé des femmes est de 64,6 ans et 63,7 pour les hommes) sous peine d'exclusion, de précarité et autres joyeusetés.

Existe-t-il des formes de salariat qui ne se résument pas à jouer le pion dans une pyramide? Comment atténuer le poids du chantage au travail? Est-ce que le génie humain peut s'extraire de cette servitude volontaire?

Bref, partageons et ne prenons pas trop au sérieux cet espace de branle-rond. Comme dirait Boris Vian, "L'humour, c’est la politesse du désespoir."

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Playlist antitaff (open.spotify.com)
submitted 1 month ago* (last edited 1 month ago) by [email protected] to c/[email protected]
 
 

Petit post rapide pour partager cette playlist spotify : https://open.spotify.com/playlist/4mPSORe2GXkkLoYIH79b2W

J'ai fait cette playlist pour rassembler toutes les suggestion de musiques de la part des utilisateur.ices du reddit antitaff.

Vous pouvez ici aussi suggérer des musiques qui n'y sont pas déjà et je les y rajouterais.

Alors oui c'est spotify, c'est us,... Oui je sais mais sinon c'est une playlist youtube donc bon...

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« Une stratégie consiste à présenter le travail à gauche comme une activité productive différente du reste du monde du travail. Cette singularité résulterait de la nature même de l'activité productive : elle relèverait d'une passion et/ou servirait un idéal politique plus qu'un objectif productif. C'est un point partagé avec le secteur de la culture et notamment des théâtres, centres d'art contemporains et centres chorégraphiques :l'argument du métier-passion. Là encore, il s'agit de gérer le personnel sur la base d'un argument extérieur au contrat de travail : la valeur donnée par le salarié à l'activité. […] Il est intéressant de voir que le patron de gauche recourt au même type de chantage en s'appuyant sur les valeurs partagées entre l'organisation et les salarié/es. »

L'auteur donne ensuite le témoignage d'un salarié :

«En tant que patronne de gauche, elle a une vision de la société qu'elle essaie de reproduire dans son magasin, ça m'avait plu. Pourtant, quand un collègue atteint de cancer a demandé du temps pour un rendez-vous médical, elle s'est énervée : « Tout le monde a des problèmes, comment je vais faire pour faire tourner le magasin ? » […] Son ressort, ce sur quoi elle compte, c'est notre motivation politique. C'est peut-être ça la différence avec un patron de droite ou plus classique : lui, il sait que c'est l'argent qui compte, les bénéfices, etc., et il sait que pour le salarié, c'est pareil. Il y a une hypocrisie en moins. Pour le patron de gauche, tu ne travailles pas pour l'argent, mais pour des valeurs, pour des choix de société, et ça lui permet de te manipuler. »

ARTHUR BRAULT-MOREAU, Le syndrome du patron de gauche (chapitre 7: Le chantage au métier-passion et au métier-engagement)

Il ne faut pas oublier que le travailleur et le patron, même s'il se prétend de gauche, ont des intérêts contradictoires. Le patron veut que l'on travail un maximum et ce, le moins cher possible, tandis que le travailleur veut être payé le plus possible en se dégradant le moins possible. Ainsi le patron aura tendance à user d'une myriade de stratagèmes pour que le travailleur travail toujours plus et si possible gratuitement. Parmi ces stratagèmes l'appel aux sentiments ou aux valeurs politiques peut être très prisé mais rappelons-nous qu'ils ont des intérêts antagonistes aux travailleurs et que par conséquents leurs véritables valeurs politiques ne seront jamais les mêmes que ceux qu'ils exploitent.

Arthur Brault-Moreau serait un diplômé de science-Po qui s'est orienté vers la sociologie et le droit du travail. Je ne le connais pas bien mais son premier livre Le syndrome du patron de gauche ayant pour sous-titre « Manuel d'anti-management » paru en 2022 aux éditions Hors D'Atteinte ne manque pas d'intérêt et explique plutôt bien toute la subtilité d'un management toxique exercé par les patrons qui s'affichent comme étant de gauche.

PS : Ce poste n’est pas de moi. Je me permets de reprendre les postes de u/ririlefada sur reddit (avec son autorisation) pour les partager ici.

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« S'il y a un être humain plus libre que moi, je deviens forcément son esclave si je le suis plus que lui, il sera le mien. Donc, l'égalité est une condition absolument nécessaire de la liberté. Les bourgeois révolutionnaires de 1793 ont très bien compris cette nécessité logique. Aussi le mot Égalité figure-t-il comme le second terme dans leur formule révolutionnaire Liberté, Égalité, Fraternité. Mais quelle égalité ? L'égalité devant la loi, l'égalité des droits politiques, l'égalité des citoyens dans l’État. Remarquez bien ce terme, l'égalité des citoyens, non celle des hommes parce que l’État ne reconnaît point les hommes, il ne connaît que les citoyens. Pour lui, l'homme n'existe qu'en tant qu'il exerce ou que, par une pure fiction, il est censé d'exercer les droits politiques. L'homme qui est écrasé par le travail forcé, par la misère, par la faim, l'homme qui est socialement opprimé, économiquement exploité, écrasé, et qui souffre, n'existe point pour l’État, qui ignore ses souffrances et son esclavage économique et social, sa servitude réelle qui se cache sous les apparences d'une liberté politique mensongère. C'est donc l'égalité politique, non l'égalité sociale. Mes chers amis, vous savez tous par expérience combien cette prétendue égalité politique non fondée sur l'égalité économique et sociale est trompeuse. »

MIKHAÏL BAKOUNINE, Trois conférences faites aux ouvriers du val de Saint-Imier (Deuxième conférence)

Il ne peut y avoir de véritable égalité politique que s'il existe une égalité des droits ainsi qu'une égalité des conditions de vie. Dès lors qu'un régime abritera en son sein des gens qui vivent de la propriété lucrative et d'autres du travail contraint, il ne pourra se déclarer l'allié de l'égalité. La citoyenneté est une mythologie qui affirme l'existence d'une égalité théorique (celle de droit) mais qui en réalité cache la misère et la servitude qui se trouve derrière le travail. Comment croire que l'individu broyer par le travail peut exercer les même droits qu'un bourgeois qui vit de de l'exploitation. Cette inégalité générée par cette différence de situation entre ceux qui produisent le travail et ceux qui se l'approprient, ceux qui sont contraints de travailler et ceux qui n'ont pas besoin de travailler, apporte immanquablement une empiétement de la liberté des uns sur les autres.

Mikhaïl Bakounine (1814-1876) est l'un des pères de l'anarchisme (pour reprendre la formule utilisée dans la vidéo de la chaîne youtube Minutes Rouges qui lui est dédiée : « Proudhon est peut-être le père de l'anarchisme mais le daron, c'est définitivement Bakounine »). Il n'a pas beaucoup écrit car trop occupé à mené les révolutions sur le terrain, mais cela ne l'a pas empêcher de penser un socialisme radicale opposé à l'État, aux religions, aux capitalisme et à la vision marxiste. A ma connaissance il n'a pas une posture particulièrement anti-travailliste, bien que dans la même conférence il dénonce la pénibilité du travail et évoque la nécessité de réduire le temps de travail. Cependant je trouve qu'il n'est pas inintéressant de le cité dans cette série car il rappelle que pendant que nous sommes contraint de travailler pour subvenir à nos besoins, d'autres délestés de cette obligation, réfléchissent et s'organisent pour faire propager leurs idées réactionnaires dans nos esprits parfois trop épuiser par le labeur pour lutter contre elles efficacement.

Si vous voulez consulter le texte qui regorge de réflexions pertinentes, il est disponible sur le site:

https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/html/accueil-fr

PS : Ce poste n’est pas de moi. Je me permets de reprendre les postes de u/ririlefada sur reddit (avec son autorisation) pour les partager ici.

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[Contexte :Clastres a expliqué précédemment que les membres des tribus primitives étudiées par lui et ses confrères travaillent uniquement pour satisfaire leurs besoins, ce qui correspond à 2 ou 3 heures par jour, et consacrent le reste de leur temps à leurs loisirs]

« Dans la société primitive, société par essence égalitaire, les hommes sont maîtres de leur activité, maîtres de la circulation des produits de cette activité : ils n’agissent que pour eux-mêmes, quand bien même la loi d’échange des biens médiatise le rapport direct de l’homme à son produit. Tout est bouleversé, par conséquent, lorsque l’activité de production est détournée de son but initial, lorsque, au lieu de produire seulement pour lui-même, l’homme primitif produit aussi pour les autres, sans échange et sans réciprocité. C’est alors que l’on peut parler de travail : quand la règle égalitaire d’échange cesse de constituer le « code civil » de la société, quand l’activité de production vise à satisfaire les besoins des autres, quand à la règle échangiste se substitue la terreur de la dette. C’est bien là en effet qu’elle s’inscrit, la différence entre le Sauvage amazonien et l’Indien de l’empire inca. Le premier produit en somme pour vivre, tandis que le second travaille, en plus, pour faire vivre les autres, ceux qui ne travaillent pas, les maîtres qui lui disent : il faut payer ce que tu nous dois, il faut éternellement rembourser ta dette à notre égard. »

PIERRE CLASTRES, La société contre l'État (chapitre 11 : la société contre l'État)

L'idée de travailler pour travailler nous paraît si évidente de nos jours alors qu'elle est toute sauf naturelle. L'obligation de travail provient d'un rapport de force entre une autorité et ceux qui y sont subordonnés. Le travail qui ne nous revient pas en totalité ou qui ne profite pas d'une réciprocité équivalente devient servitude car c'est à partir de ce moment là que nous travaillons pour les maîtres. Là où pour nous même nous aurions limiter le travaille à sa plus nécessaire pénibilité pour satisfaire nos propres besoins, le maître nous oblige à en faire plus pour que nous satisfaisions les siens également. Au dessus des travailleurs, les maîtres font planer la culpabilité d'une dette que nous aurions à leurs égards pour que nous acceptions de travailler plus que de nécessaire. Le travail est par essence l'exploitation car il viole la règle de l'échange pour en faire profiter gratuitement d'autres qui se sentent légitimes d'autorité pour une multitude de raisons iniques. Le travail n'a pas d'autre but que d'enrichir les uns aux détriments des autres. Aujourd'hui encore lorsque nous travaillons, les capitalistes récupèrent pour eux une partie de notre travail en plus-value, cassant la règle de réciprocité et nous invitent au passage, à nous tuer à la tâche en affirmant qu'ils ont été bien généreux de nous embaucher ou qu'il faut bien payer notre dette envers la France.

Pierre Clastres (1934-1977) est un ethnologue et anthropologue français qui est devenu un grand nom de l'anthropologie politique. Il a étudier les sociétés dites « primitives » et à démontrer à quel point ses sociétés ne sont pas en retard par rapport à nos sociétés contemporaine et que l'absence d'un État n'est pas le syndrome d'une société immature mais au contraire celui d'une société plus libre et égalitaire. Si vous voulez découvrir son ouvrage le plus fameux je vous transmets le lien :

http://anthropopedagogie.com/wp-content/uploads/2019/01/La-societe-contre-letat-Pierre-Clastres1.pdf

PS : Ce poste n’est pas de moi. Je me permets de reprendre les postes de u/ririlefada sur reddit (avec son autorisation) pour les partager ici.

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« Néanmoins je tiens à dire ceci clairement : si l'usine, et plus généralement au cours de l'histoire, le lieu de travail, ont constitué le théâtre principal de l'exploitation, ils ont aussi été celui de la hiérarchie, et ceci conjointement avec la famille patriarcale. Ce n'est pas à « unir » et à organiser le prolétariat en vu des changements qu'à servi l'usine, mais à le dresser aux réflexes de la subordination, de l'obéissance et du labeur de l'abrutissement. Comme tout ce qui est opprimé dans la société, le prolétariat ne reprend vie que quand il ôte ses habits industriels pour s'adonner librement et spontanément à la communication, c'est-à-dire au processus vivant qui donne sens au mot « communauté ». Alors, perdant leur étroite nature de classe, leur statut de contrepartie à la bourgeoisie, les travailleurs laissent apparaître leur caractère humain. »

MURRAY BOOKCHIN, Pour un municipalisme libertaire (chapitre 2 : L'usine lieu de la hiérarchie)

Le travail, en plus de nous exploiter, c'est-à-dire tirer de la force déployer par le travailleur, une valeur qui va permettre la reproduction du capital et l'enrichissement de son capitalisme, est conçu pour favoriser notre docilité. Il va par un ensemble de directives, normes, processus et autres injonctions soumettre les travailleurs en travestissant la violence qu'il subi comme étant l'ordre des choses. Les brimades des managers, les primes que l'on perçoit sont tout un tas de sanctions négatives et positives qui développent un conditionnement faisant du travail un réflexe Pavlovien. L'intérêt en plus d'être économique est également politique car le but est que le travailleur ne songe pas à s'émanciper, s'extraire de sa condition. Le travail, dans ses modalités actuelles, ne peut être un tisseur de « lien sociale ». Comment imaginer le politique et donc la construction par le débat et la délibération d'un vivre-ensemble lorsque le travail nous stresse, nous angoisse, nous épuise, nous privatise notre attention et notre temps. C'est lorsque nous ne travaillons pas que nous pouvons explorer pleinement notre citoyenneté au sens de contributeur de la cité. Le travail est donc l'anti-politique par excellence, et nos sociétés du travaille sont par essences des démocraties factices qui cherchent à nous asservir.

Murray Bookchin (1921-2006) est un penseur libertaire états-unien qui s'est intéressé à l'écologie sociale et a développé le concept de « municipalisme libertaire » qui pourrait être résumé très grossièrement comme un projet d'organisation politique et sociale où le pouvoir serait relocalisé au niveau local, celui des communes, afin que puisse s'exprimer une véritable démocratie direct (car on va pas se mentir rien ne ressemble moins à une démocratie qu'une démocratie représentative à mandat non impératif) entre les travailleurs. Le livre Pour un muicipalisme libertaire est un petit ouvrage (environ 50 pages) édité par Atelier Création Libertaire dans lequel Bookchin donne les grands axes de sa théorie en ne se privant pas de critiquer les conditions politiques et sociales dans lesquelles évolues nos sociétés capitalistes. Si vous voulez comprendre plus en détail la pensée de Bookchin, voici un lien vers une vidéo qui l'expose assez clairement :

https://youtu.be/lV4U5oY9XBc

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« Le système individualiste du droit de propriété a supplanté les droits de l'humain ; il a engendré quatre fois plus de tâches inutiles pour produire et distribuer ce qui est nécessaire au confort de l'existence. Les travailleurs inutiles sont soit les capitalistes, soit leurs alliés. Dans cette classe dont l'unique activité est de défendre le droit de propriété, nous pouvons ranger les avocats, les geôliers, les policiers, les banquiers, les compagnies d'assurances, les mandataires, la plupart des patrons de toutes branches de l'industrie. Et si l'on ajoute à cette horde les chômeurs et les personnes emprisonnées nous avons une idée du nombre d'individus qui dépendent de ceux qui travaillent pour le bien. Ces derniers doivent consacrer toute leur énergie, toute leur vie à garantir le « droit de propriété » auquel ils ne prennent pas part et dont ils ne tirent aucun intérêt. Cette situation engendre de la pauvreté, des vols, des meurtres, des suicides, des mensonges, du vagabondage, de l'hypocrisie et d'une manière générale des individus asociaux. A qui profitent ce gaspillage et cette confusion ? A un très petit nombre de gens, à un infime pourcentage de la population mondiale. Les autres se soumettent car ils pensent « qu'il en a toujours été ainsi et qu'il doit toujours en être ainsi ». Ceux qui ont une conception d'une véritable société prospère, dans le futur, doivent travailler à l'émancipation des masses afin d'en finir avec ces sornettes. De nombreuses anciennes croyances sont apparues mensongères avec le temps, ça peut également être le cas aujourd'hui. »

LUCY PARSONS, Droits de propriété versus Droit de l'humain

Si nous travaillons c'est avant tout pour faire fructifier la propriété privée de quelques un. Nous subissons une pression monstrueuse au travail qui nous fait du mal et nous pousse à faire du mal pour simplement engraisser des gens (qui le sont déjà trop car leur excès d'opulence détruit en ce moment même notre planète) sans que cela n'est une quelconque utilité pour la société. Les discours sur le travail existe pour nous décourager de nous révolter, nous faire croire qu'il en va de la nature des choses de travailler avec tant de violence pour une poignée de privilégié mais il s'agît d'une hideuse idole qui n'a que pour but de nous maintenir en servitude.

Lucy Parsons (1851-1942) est une syndicaliste afro-américaine (états-unienne) qui s'est battue toute sa vie pour la cause des femmes et des travailleurs. Elle a notamment participée à la grande grève de Haymarket du 1er mai 1886 qui avait pour but de faire passer la journée de 12 à 8 heures de travail et qui s'est terminé en bain de sang. Le texte intitulé dans sa langue d'origine : Property Rights vs Human Rights dont est tiré cet extrait provient d'un article du « The Liberator » paru le 2 novembre 1905. Si vous voulez le consulter dans son intégralité (c'est un texte très court j'ai hésité à le mettre en entier même) voici un lien :

https://theanarchistlibrary.org/library/lucy-e-parsons-property-rights-vs-human-rights

PS : Ce poste n’est pas de moi. Je me permets de reprendre les postes de u/ririlefada sur reddit (avec son autorisation) pour les partager ici.

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« Dans l'ensemble des pays capitalistes d'Europe, on produit trois à quatre fois plus de richesses qu'il y a trente-cinq ans[l'article date de 1990];cette production n'exige pas trois fois plus d'heures de travail mais une quantité de travail beaucoup faible. […] Nos discours demeurent dominés par le soucis de l'efficience, du rendement, de la performance maximale, donc par le souci d'obtenir le plus grand résultat possible avec le minimum de travail et dans le minimum de temps. Et nous semblons décidés à ignorer que nos efforts d'efficacité, de rationalisation ont pour conséquence principale ce résultat – que la rationalité économique ne sait ni évaluer ni charger de sens – de nous libérer du travail, de libérer notre temps, de nous libérer du règne de la rationalité économique elle même. Cette incapacité de nos sociétés à fonder une civilisation du temps libéré entraîne une distribution absurde et scandaleusement injuste du travail, du temps disponible et des richesses. »

ANDRÉ GORZ, Pourquoi la société salariale a besoin de nouveaux valets

Gorz nous explique que malgré toute la productivité que nous arrivons dégager d'année en année, qui fait que notre Produit Intérieur Brut (PIB) n'a quasiment jamais décroit, la société nous oblige toujours à travailler. Le pays n'a jamais été aussi riche de son histoire et pourtant nous devons redoubler d'effort ! Les français sont des "paresseux" entendons-nous, il faut se serrer la ceinture, il faut supprimer des jours fériés, il faut faire attention à ce que le moindre petit congé maladie ne soit pas frauduleux ! Pourquoi ne profitons-nous pas de ces gains de productivité pour dégager plus de temps libre ? Pourquoi ne pouvons nous pas ralentir la croissance et faire en sorte de développer une société du temps libéré ? Parce que les capitalistes qui possèdent le travaille refusent de perdre des bénéfices et feront tout pour augmenter leurs profits quitte à condamner la santé ou les loisirs des travailleurs à leurs services.

André Gorz (1923-2007) est un philosophe et journaliste français. Il s'est beaucoup intéressé à l'idée d'une société du « temps libéré » en développant une pensée anticapitaliste inspirée du marxisme qu'il va combiné à une philosophie existentialiste. Ce fut également un grand penseur de l'écologie politique. L'extrait de "Pourquoi la société salariale a besoin de nouveaux valets" est issue d'un article consacré au journal Le Monde Diplomatique paru en juin 1990. Ce texte développe myriade d'idées intéressantes qui feront l'objet sûrement de d'autres citations dans cette rubrique.

Si la lecture de l'article vous intéresse, vous pouvez y accéder en entier sur Le Monde Diplomatique si vous êtes abonnés, sinon j'ai trouvé un lien gratuit mais je tiens à vous avertir que le site est présenté comme un URL « non sécurisé » :

http://pombo.free.fr/gorz1990.pdf

PS : Ce post s’inscrit dans un projet culturel de découverte d'un contre discours sur le travail à partir d'extrait d’œuvres d'intellectuelles, d'artistes ou de scientifiques.

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« Comme si, puisque chaque parent sait changer la couche de son bébé, ce n'était pas complètement un métier que celui de puériculteur/rice ou d'auxiliaire petite enfance. Comme si, puisque nous savons mettre un pansement sur un genou qui saigne et filer un cachet de paracétamol à qui à de la fièvre, ce n'était pas complètement un vrai métier d'être infirmier/ière. Comme si, puisque nous savons passer l'aspirateur ce n'était pas un vrai métier d'être-ménagère. Et plus ces métiers s'exercent loin des structures collectives (hôpitaux, crèche, établissement scolaires) pour se rapprocher du service aux particuliers, plus ils s'inscrivent dans une perception de domesticité. Ce que l'on paie , ce ne sont pas des compétences, des savoir-faire, de l'expérience, une pratique, une déontologie, mais juste du temps passé que, pardon braves gens, on est bien obligé d'indemniser depuis l'abolition de l'esclavage. Mais dans beaucoup d'esprits, ce travail qui n'en est pas vraiment un, ce sont les femmes qui avant le faisait gratis. »

MARIE DONZEL, Les inégalités justifiées (chapitre 3 : Payer un/e infirmier/ière comme un/e ingénieur/e)-page 56

Au motif que certains emplois exécutent des tâches que l'on peut être amené à effectuer dans la vie courante, on se permet de croire qu'il y a des métiers qui n'en sont pas vraiment. Ce qui implique que ces métiers soient déconsidérés et mal-payés indépendamment des souffrances psychiques et physiques qu'ils génèrent sur ceux et celles qui l'exercent. Ce phénomène de déconsidération et de mauvais paiement, bien qu'il puisse toucher tous les travailleurs considérés comme « peu qualifiés » est particulièrement visible dans les emplois massivement investis par les femmes. Patriarcat quand tu nous tiens...

Marie Donzel est une directrice dans un cabinet de conseil spécialisé dans le monde du travail. Elle a beaucoup travaillé sur les questions d'innovation sociale et particulièrement sur le sexismes au sein des entreprises. Son dernier livre paru en 2024 démontre que le monde du travail est encore aujourd'hui un bastion des discriminations genrées.

Elle enseigne également à Sciences Po Paris.

Son livre Les inégalités justifiées a pour sous-titre : comment moins payer les femmes en toute bonne conscience et est disponible aux éditions Rue de l'échiquier dans la collections « Les incisives ».

PS : Ce post s’inscrit dans un projet culturel de découverte d'un contre discours sur le travail à partir d'extrait d’œuvres d'intellectuelles, d'artistes ou de scientifiques.

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« Jusqu'ici, ma tâche a été facile, je n'avais qu'à décrire des maux réels biens connus nous tous, hélas ! Mais convaincre le prolétariat que la parole qu'on lui a inoculée est perverse, que le travail effréné auquel il s'est livré dès le commencement du siècle est le plus terrible fléau qui ait jamais frappé l'humanité, que le travail ne deviendra un condiment de plaisir de la paresse, un exercice bienfaisant à l'organisme humain, une passion utile à l'organisme social que lorsqu'il sera sagement réglementé et limité à un maximum de trois heures par jour, est une tâche ardue au-dessus de mes forces ; seuls des physiologistes, des hygiénistes, des économistes communistes pourraient l'entreprendre. Dans les pages qui vont suivre, je me bornerai à démontrer qu'étant donné les moyens de production modernes et leur puissance reproductive illimitée, il faut mater la passion extravagante des ouvriers pour le travail et les obliger à consommer les marchandises qu'ils produisent. »

PAUL LAFARGUE, Le droit à la paresse (chapitre 2 : Bénédiction du travail)

Le travail est une valeur instrumentalisée qui ne sert absolument pas l'intérêt de tous. Il nuit aux travailleur et c'est pourquoi le travail doit être limité à la simple satisfaction des besoins et répartie équitablement entre chacun. Mais pour ce faire il faut déconstruire tous ce discours propagandiste valorisant à outrance le travail.

Paul Lafargue (1842-1911) est le gendre de Karl Marx, il a largement participer à diffuser la pensée marxiste mais ne s'est pas empêcher de développer ses propres avis et de mener ses propres combats. La lutte contre l'idéologie du travail en faisait partie.

C'est l'un des premiers penseurs célèbres à dénoncer le travail comme un discours aussi savamment que vicieusement construit pour faire croire à ceux qui n'ont que leur force de travail de l'utiliser avec fierté pour enrichir ceux qui possèdent les fruits du travail.

Pour avoir accès au texte dans son intégralité voici un lien :

https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1880/00/droit.pdf

PS : Ce post s’inscrit dans un projet culturel de découverte d'un contre discours sur le travail à partir d'extrait d’œuvres d'intellectuelles, d'artistes ou de scientifiques.

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ai-je-ete-augmente.fr (ai-je-ete-augmente.fr)
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Un site relativement connu et que j'utilise régulièrement pour confirmer que mon pouvoir d'achat a bien du mal à augmenter, malgré mon combat perpétuel pour les augmentations !

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Vidéo intéressante d'une sociologue que je ne conaissait pas. Quelque uns de ses livres pour les personnes intéressés :

Le torticolis de l'autruche : l'éternelle modernisation des entreprises françaises

La Comédie humaine du travail

L'Insoutenable subordination des salariés

On trouve sur internet certaines de ses interventions en liens avec ses livres si vous voulez éviter de les lire.

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FR : Utilisez votre microphone comme outil de surveillance et sauvegarder les 30 minutes dernières en cas de besoin. Typiquement lorsque vous entrez en salle de réunion avec votre boss ou des RH.

EN : Use your phone as a dashcam and save the last 30 minutes when you need them. E.g HR & boss meetings

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