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Montréal
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On peut simplement le regarder dans une fenêtre en mode privé aussi. Ça fonctionne.
Bizarre, sur Chrome navigation privée ou pas j'obtiens ça:
Rien à faire, la seule page que je peux visiter c'est leur article à propos de Facebook et Google qui ont supprimé leurs liens.
Étrangement, dans Firefox y'a un X pour le fermer, mais pas Chrome. Y font vraiment tout pour que le monde lisent pas leurs articles lol
Firefox est un bon navigateur sur mobile anyway :P
Ouais moi j'utilise Firefox et je peux le fermer.
Texte de l'article:
Le logement social est souvent vu comme une solution pour assurer l’abordabilité du logement et pour lutter contre l’itinérance. Or, l’octroi de subventions en ce sens n’est pas garant d’un logement décent, a pu constater Le Devoir. Un immeuble de l’arrondissement de Côte-des-Neiges, pour lequel son propriétaire a obtenu plus de 2 millions en subventions de la Société d’habitation du Québec (SHQ) depuis 2011, en est l’illustration parfaite.
Dire que le 7110, chemin de la Côte-des-Neiges ne paie pas de mine serait un euphémisme. Devant l’édifice de 46 logements s’entassent sacs de poubelle, boîtes de carton éventrées, meubles détruits et autres déchets en tous genres. La porte d’entrée principale n’est pas verrouillée et devant l’entrée secondaire, dont la porte est grand ouverte, on trouve un amas de verre brisé.
À l’intérieur, lors de la première visite du Devoir, début juillet, à la suite d’épisodes de pluie intense, de l’eau recouvrait les couloirs du rez-de-chaussée et du sous-sol. Deux semaines plus tard, les planchers avaient séché, mais l’humidité était étouffante et des moisissures tapissaient le bas des murs.
« Ce que je trouve le plus dégueulasse là-dedans, c’est que c’est le fric du contribuable, dit Karim Moutarrif, un résident de l’immeuble depuis février dernier. C’est un appartement subventionné, et voilà ce qu’on en fait. »
Nathalie Meilleur, directrice générale des Habitations populaires de Parc-Extension (Hapopex), l’organisme propriétaire de l’immeuble, reconnaît son état lamentable. « On voit qu’il y a des problèmes, dit-elle en entrevue avec Le Devoir. Je ne peux pas nier la réalité et je n’en ai pas l’intention non plus. Alors on travaille dessus. […] Notre objectif est d’amener l’immeuble à un état normal, comme le reste de notre parc immobilier. » Photo: Adil Boukind Le Devoir Karim Moutarrif, l’un des résidents de l’immeuble insalubre situé dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges, déplore la situation.
Hapopex est un organisme sans but lucratif (OSBL) d’habitation, une forme de logement social, au même titre que les habitations à loyer modique et les coopératives d’habitation. L’organisme gère environ 640 logements dans près d’une trentaine de bâtiments sur l’île de Montréal. L’OSBL offre des logements à un prix inférieur au marché grâce à des subventions, notamment dans le cadre du programme AccèsLogis, qui finance l’achat et la rénovation de logements communautaires et abordables.
Depuis 2011, année où elle a fait l’acquisition du 7110, chemin de la Côte-des-Neiges, Hapopex a reçu 1,9 million pour l’achat de l’édifice en vertu du programme AccèsLogis et près de 200 000 $ du programme Rénovation Québec.
Une somme qui ne suffit visiblement pas à assurer un entretien convenable de l’immeuble. M. Moutarrif le constate dans son milieu de vie, qu’il trouve d’autant plus pénible qu’il a une santé fragile : « Je suis épileptique depuis 10 ans, je suis porteur d’un cancer du côlon et je suis en perte de vision », explique-t-il.
Squatteurs
Avant d’y emménager, l’homme de 67 ans a vécu en situation d’itinérance pendant sept mois en attente d’un logement social, navigant d’un refuge à l’autre. En février 2023, Hapopex, l’organisme propriétaire de l’immeuble, lui offre un appartement à 610 $ par mois, qu’il accepte dans l’urgence, ayant désespérément besoin d’un toit sur la tête.
Une fois sur place, il découvre un endroit « déprimant ». Le studio est exigu, le lavabo de la salle de bain est craqué et il n’a pas de cuisinière, même s’il y en a une qui est disponible dans le logement voisin, qui est inoccupé. Il déplore aussi l’état général du bâtiment et la présence de squatteurs dans des logements vacants : « Ils sont défoncés. C’est la misère. »
Des intrus qui indisposent aussi Deborah Brooks, qui habite dans le même immeuble depuis bientôt 11 ans. Ils « dorment dans les corridors, prennent de la drogue. Plusieurs d’entre nous ne se sentent pas en sécurité », dit-elle.
Mme Brooks a vu l’immeuble se dégrader au fil des ans. Lorsqu’elle a emménagé il y a une décennie, les appartements venaient d’être rénovés. « Mais là, 11 ans [plus tard], ça tombe en morceaux, ce n’est pas entretenu correctement. » Alarme d’incendie défectueuse, buanderie hors service, vermine : pour la femme de 55 ans, dans cet immeuble, c’est le « chaos ».
Au courant des vices
« Cet immeuble-là, on le traite à part » tant il est problématique, admet Nathalie Meilleur, qui convient que la présence de squatteurs est « très dérangeante ». Elle dit avoir pris des mesures rapides comme l’organisation d’une « patrouille qui fait des rondes régulièrement » et travaille avec « la police sociocommunautaire de l’arrondissement », précise-t-elle par courriel.
Mme Meilleur indique avoir suspendu la réparation de la buanderie en raison du vandalisme causé par les squatteurs, et que les problèmes de punaises sont « en voie d’être réglés ». En ce qui a trait aux déchets empilés à l’extérieur, elle dit que l’organisme est « conscient de la situation et s’occupe de faire les correctifs de façon hebdomadaire ».
Après l’infiltration d’eau, les locataires touchés ont été relogés dans la même journée, affirme la gestionnaire. « Les prochaines étapes suivent leur cours, assèchement et assainissement des espaces touchés, évaluation des causes du sinistre et rénovation des espaces », indique Mme Meilleur.
Des subventions insuffisantes
Depuis 2011, Hapopex a reçu près de 42 millions en subventions d’AccèsLogis pour l’ensemble de son parc immobilier, selon les données de la SHQ. L’organisme a refusé de partager ses états financiers avec Le Devoir.
Nathalie Meilleur précise en entrevue que l’organisme ne reçoit pas de subventions annuelles consacrées à l’entretien de l’édifice : « On gère les revenus des loyers et c’est avec ça qu’on entretient les immeubles », explique-t-elle. Les loyers ne suffisent d’ailleurs pas à payer l’entretien, d’autant plus que 13 des 46 logements sont vacants, car l’organisme attend d’avoir les fonds nécessaires pour les rénover, selon la gestionnaire. « Je ne veux pas les louer dans cet état-là », dit Mme Meilleur, ajoutant être en discussion avec la SHQ pour « trouver des solutions rapides ».
Pourtant, pour bénéficier du programme AccèsLogis, les organismes ont « l’obligation de se constituer des réserves financières qui leur permettront d’assurer de façon autonome la pérennité de leurs immeubles (entretien, rénovations) », explique la SHQ par courriel.
Au 7110, chemin de la Côte-des-Neiges, « les réserves ont été utilisées et […] on ne peut plus constituer de réserve avec un immeuble qui ne fait pas ses frais, explique Nathalie Meilleur. Actuellement, c’est l’argent des autres immeubles qui va payer pour les besoins de cet immeuble-là. »
Ailleurs chez Hapopex
Le Devoir s’est rendu dans plusieurs autres immeubles gérés par l’OSBL, qui apparaissent en bien meilleur état que l’immeuble de Côte-des-Neiges. Les résidents rencontrés étaient tous satisfaits de l’entretien des lieux. Les résidents de cinq des immeubles de l’organisme bénéficient d’un service de soutien psychosocial offert par des intervenants qui se rendent sur place.
Nathalie Meilleur affirme avoir offert aux locataires du 7110, chemin de la Côte-des-Neiges d’être relogés dans d’autres appartements gérés par Hapopex, une offre dont ne se souviennent ni Karim Moutarrif ni Deborah Brooks.
« Deux ou trois locataires [sont] sur une liste d’attente et aussitôt qu’il y aura des logements, on va les reloger, assure Mme Meilleur. D’ailleurs, depuis l’année passée, on en a relogé cinq. […] Mais il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas parce qu’ils ont toute leur petite vie alentour. »
C’est le cas de Deborah Brooks. Malgré ses récriminations envers l’entreprise, elle explique que même si elle voulait partir, il n’est pas facile de le faire lorsqu’on a une santé fragile. Dur aussi de trouver un loyer à 110 $, comme le sien, à proximité d’une épicerie et de parcs où elle peut aller jouer son chien. « J’ai les larmes aux yeux juste à y penser parce que j’aime où je vis, dit-elle. J’aime mon petit appartement même si c’est tout croche en ce moment.